Après la restauration de la monarchie à Athènes, une rumeur persistante veut que le diadoque cherche à épouser une jeune Grecque issue d'une bonne famille. L'année suivante, Georges II s'éteint et son frère monte sur le trône sous le nom de Paul Ier. Une telle situation n’est pas exceptionnelle dans l'histoire de la dynastie hellène puisque plusieurs autres membres de la famille royale (comme la princesse Catherine[7] ou le roi Constantin II lui-même[8]) ont également reçu des militaires pour parrains[6]. Cette politique de rapprochement atteint cependant ses limites après l'éclatement de la crise chypriote. Le couple royal est ainsi accusé de réaliser de trop fréquents séjours à l'étranger et de mener un train de vie dispendieux, sans se préoccuper des difficultés de la majorité de la population hellène. Peu après, ses médecins l'opèrent d'un ulcère de l'estomac, mais l'intervention révèle surtout la généralisation du cancer et les chirurgiens abandonnent tout espoir de guérison. Kondylis organise alors une consultation nationale truquée visant à légitimer son entreprise et à pousser le roi à rentrer à Athènes. Mais hier, un autre coup de massue s’est abattu sur la dame âgée de 81 ans. Le 14 décembre 1901, la princesse héritière Sophie de Grèce, née princesse de Prusse, mettait au monde le prince Paul assistée par le médecin-gynécologue de la famille royale Constantin Louros et du gynécologue allemand Keller dépêché par lempereur Guillaume II (frère de la princesse Sophie). Le Roi Paul 1er de Grèce et la Reine Frederika Le Roi Paul 1er et la Reine Frederika de Grèce sortant d'un palais, en 1963. Sans surprise, le dictateur refuse, déclenchant ainsi la guerre italo-grecque. Deux ans plus tard, Paul est également membre de l'équipage du navire lorsque celui-ci remporte le 2005 Rolex Transatlantic Challenge (en)[24]. Son fils aîné lui succède alors sous le nom de Georges II mais il hérite d'un pays en proie à d'énormes tensions politiques et soumis à un afflux massif de réfugiés, victimes de la « Grande Catastrophe » qui se déroule alors en Asie mineure[42],[45]. Troisième fils du diadoque Constantin, le prince Paul n'est pas destiné à monter un jour sur le trône hellénique et il reçoit donc une formation un peu plus sommaire que celle destinée à ses deux aînés[5]. Après des mois de tergiversations, un référendum est finalement organisé en Grèce le 1er septembre 1946 afin de déterminer la forme du régime. Ayant fait de l'expression « le roi règne mais ne gouverne pas » sa devise, Georgios Papandréou boycotte ostensiblement tous les moments forts de la monarchie et ne manque jamais d'adresser une pique au souverain et à ses proches[181]. Le trône grec restant résolument vacant et la guerre déclenchée contre la Turquie en 1919 s'éternisant, les élections législatives se transforment en conflit ouvert entre les partisans de Venizélos et ceux de l'ex-roi Constantin. Or, parmi les personnalités les plus virulentes contre la famille royale se trouve le chef de l'opposition lui-même. Plus combatif que le souverain mais aussi plus populaire que lui, Paul aurait souhaité rentrer en Grèce au moment de la Libération. Or, le primat de l'Église orthodoxe forme immédiatement un gouvernement à majorité républicaine et place le général Nikolaos Plastiras à la tête du cabinet. Quatrième d'une fratrie de six enfants, Paul est particulièrement choyé par ses parents et par ses aînés, dont il est un peu le préféré[1]. Rama X, le roi de Thaïlande aurait fait fusionner la fortune de son royaume à la sienne, d’après des informations rapportées par ABC. Sept mois seulement après son retour à la tête de la Grèce, Georges II s'éteint brusquement le 1er avril 1947, faisant de Paul le nouveau roi des Hellènes[129],[130]. De son côté, Paul profite de son retour en Grèce pour reprendre sa formation dans la marine. Il se rend alors en Italie puis en Allemagne pour retrouver la reine douairière et l'accompagner dans son traitement. En dépit de ces difficultés, aggravées par les ennuis de santé du souverain, Constantin Ier refuse de modifier sa politique et doit faire face à l'opposition toujours plus nette de l'Entente et des vénizélistes[19],[20]. L'attitude équivoque du souverain, qui maintient ainsi la dictature mise en place en 1936, contribue à ternir davantage son image et lui vaut de nombreuses critiques, tant en Grèce que du côté des Alliés[105],[106]. Le général Metaxas, dont les relations avec Paul sont pourtant difficiles, se réjouit d'un mariage qui pourrait renforcer les liens de son pays et de son régime avec l'Allemagne nazie[90]. Les monarchistes obtiennent alors 69 % des suffrages et les Oldenbourg sont invités à rentrer dans leur pays[N 13]. Après le début de l'attaque aérienne allemande sur la Crète, le 20 mai, le souverain et son gouvernement doivent tout de même se résoudre à évacuer l'île. Fermement ancrée dans le camp occidental depuis le début de la Guerre froide, la Grèce est l'un des premiers bénéficiaires du Plan Marshall et profite pleinement de l'aide économique américaine[171]. Face au danger imminent, l'opposition en exil, incarnée par le général républicain Nikolaos Plastiras, proclame son soutien au gouvernement du roi Georges II[102]. Le diadoque destinant son troisième fils à la marine, des pourparlers sont engagés avec le gouvernement britannique pour permettre à Paul d'intégrer la Royal Navy en tant que cadet à l'Académie de Dartmouth ou à celle d'Osborne. Dans le même temps, une télévision privée grecque achète le droit de retransmettre la cérémonie du mariage, ce qui accentue la colère du gouvernement d'Andréas Papandréou[20]. En vieillissant, Paul Ier est atteint de problèmes de vue, qui l'obligent à se faire opérer de la cataracte en 1959. Offensées, les autorités anglaises déclarent publiquement, en 1954, que l'énosis est inenvisageable et proposent aux Chypriotes un nouveau projet de constitution, celui de 1948 ayant dû être abandonné[163]. Il intègre ainsi l'Académie navale hellénique et prend ses quartiers dans l'internat de l'école, située dans le port du Pirée. Dans un premier temps, elle réside à l'ambassade de Grèce car, même exilé, Constantin II conserve son statut royal. La Grèce sort dévastée de la guerre civile. Surtout, la quasi absence de ressources énergétiques propres constitue une véritable épée de Damoclès pour le pays[176] tandis que la défense continue à dévorer environ un tiers du budget national[177]. La princesse Alice de Battenberg, mère du duc d'Édimbourg et tante du roi, a également des relations difficiles avec la reine Frederika, qui a commis la maladresse de lui cacher l'agonie de sa belle-sœur, la grande-duchesse Hélène Vladimirovna de Russie, en mars 1957[139]. La Reine Frederika de Grèce rejoint son époux le Roi Paul 1er après la participation de ce dernier au défilé militaire organisé lors des célébrations de l'Indépendance nationale le 28 mars 1955 à Athènes, Grèce. La couronne n'est qu'indirectement éclaboussée, mais son principal soutien, l'Union nationale radicale (ERE) de Karamanlis, sort de cette affaire très affaiblie[188],[189]. Malgré le respect que lui vouent les Grecs pour ses qualités personnelles et son caractère affable, Paul ne suscite guère l'engouement des foules. La reine Margrethe II est la tante de Paul de Grèce. Avec le salaire qu'il reçoit, il aide financièrement sa mère, restée en Italie[53],[54]. Aussitôt, l'archevêque Makarios III, leader de la communauté chypriote grecque, appelle ses concitoyens à rejeter le plan anglais et à se prononcer une nouvelle fois en faveur de l'union avec le royaume de Grèce. De son côté, le diadoque Constantin est scolarisé au lycée Anavryta de Maroussi, qui suit les mêmes préceptes éducatifs[134],[135]. Alors que le royaume hellène est progressivement libéré durant l'année 1944 et que la majorité des exilés grecs peuvent regagner leur foyer, Paul et sa famille doivent rester en Égypte du fait de la montée de l'opposition républicaine dans leur pays. En contact permanent avec les alliés, il préside quotidiennement le conseil de guerre à l'Hôtel Grande-Bretagne, sur la place Syntagma, tandis que le diadoque fait le lien avec le théâtre des opérations, dans le nord-ouest du pays. À Bucarest, le prince Paul est accueilli chez sa sœur Hélène, épouse malheureuse du futur Carol II de Roumanie. Le 22 avril, la majeure partie de la famille royale[N 11] est évacuée en Crète mais le roi et le diadoque Paul restent à Athènes jusqu'au lendemain. Après un demi-siècle de forte instabilité, la vie politique grecque se stabilise durant le règne de Paul Ier. Paul Ier, roi de Grèce Paul I, king of the Hellenes * Athens, 14.12.1901 † Athens, Tatoi, 06.03.1964 Né en 1901 à Athènes, il monte sur le trône en 1947 après le décès de son frère aîné le roi Georges II qui succéda lui-même à son frère le roi Alexandre, décédé des suites d’une morsure de singe. Surpris par la requête de Paul, qui est toujours interdit de séjour en Grèce, Wessel finit par accepter à la condition que son invité garde son identité secrète et s'abstienne de toute activité politique durant leur voyage. Son éducation est supervisée par des précepteurs étrangers (notamment le Dr Hoenig, chapelain poméranien de sa mère) et par des professeurs d'université grecs choisis par son grand-père, le roi Georges Ier. Sous la pression de Churchill et d'Eden, le roi Georges II, toujours en exil à Londres, doit en effet nommer régent l'archevêque Damaskinos d'Athènes le 29 décembre 1944. Elle est par ailleurs la belle-sœur du millionnaire Christopher Getty (petit-fils de Jean Paul Getty) et du prince Alexander von Fürstenberg (en) (fils d'Egon et de Diane von Fürstenberg)[18]. De son côté, Paul est promu au rang de diadoque de Grèce, en attendant l'hypothétique naissance d'un héritier au sein du nouveau couple royal. Le 9 janvier 1938, Paul Ier épouse, à Athènes, la princesse Frederika de Hanovre (1917-1981), fille du duc souverain Ernest-Auguste de Brunswick (1887-1953) et de son épouse la princesse Victoria-Louise de Prusse et d'Allemagne (1892-1980). Cependant, le diadoque se lasse très vite des fastes de la Cour des Hohenzollern-Sigmaringen et, une fois la République officiellement proclamée à Athènes, il quitte définitivement la Roumanie pour s'installer auprès de sa mère, la reine douairière Sophie, et de ses sœurs Irène et Catherine. Des manifestations contre Frederika se produisent alors au Royaume-Uni et la gauche grecque profite de la liberté d'expression qui règne dans ce pays pour dénoncer les « crimes » de l'État hellène. Ancien vénizéliste, Kondylis est un militaire déçu de la république, qu'il juge coupable d'avoir amené l'anarchie en Grèce. Le 25 décembre, les communistes lancent ainsi une attaque contre la cité de Konitsa, située à proximité de la frontière avec l'Albanie. Les chiffres concernant les victimes de la guerre civile varient fortement en fonction des auteurs. En définitive, quarante-neuf chaînes du monde entier (dont plusieurs grecques) diffusent les épousailles de Paul et de Marie-Chantal[20]. Les portes de la Grèce restant fermées pour les membres de l'ancienne famille royale, le couple s'unit à Londres le 1er juillet 1995[19] et 2 500 personnes (dont une douzaine de députés grecs issus de la Nouvelle Démocratie) participent à leur cérémonie de mariage (en)[20]. Séparé de la princesse Frederika, Paul entame avec elle une correspondance nourrie et parvient à la retrouver à quelques occasions au Cap. Le roi Georges II n'ayant pas d'enfant et la maison d'Oldenbourg ne comptant plus guère de princes susceptibles d'assurer la pérennité de la monarchie hellénique, il devient rapidement capital que Paul contracte une union dynastique pour donner à son pays un héritier[N 6],[80]. LE ROI CONSTANTIN DE GRÈCE A RENCONTRÉ M. ROGERS Publié le 04 avril 1969 à 00h00 - Mis à jour le 04 avril 1969 à 00h00 Partage Partager sur Facebook Partager sur Facebook Envoyer par e … Cette fois, le duc de Brunswick accepte la proposition de son cousin et les fiançailles de Paul et de Frederika sont annoncées officiellement[88]. Chassée de Grèce, la famille royale s'installe plusieurs années à Rome, en Italie. Avec la fin de la Première Guerre mondiale et la signature des traités de Neuilly et de Sèvres, le royaume hellène réalise d'importantes acquisitions territoriales en Thrace et en Anatolie[32]. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale prouve toutefois que ces craintes sont sans fondement et que ni Paul ni Frederika ne sont prêts à faire alliance avec Hitler. En fait, la fraude électorale est si manifeste qu'elle finit par indisposer le gouvernement, qui craint de voir la tricherie dénoncée. À peine Alexandre Ier monté sur le trône, le 10 juin 1917, la famille royale quitte le palais d'Athènes[25]. Malgré ces difficultés, les anciens souverains grecs continuent à se préoccuper de l'éducation de leur plus jeune fils. Il passe ainsi de longs mois à la villa Bobolina de Fiesole où, libéré de toute obligation officielle, il s'adonne à la musique et prend des cours de piano avec un ancien concertiste[51],[52]. Malgré tout, l'économie grecque reste fragile. Outre ces séjours chez leurs voisins, les monarques se rendent en visite officielle dans plusieurs autres pays : au Royaume-Uni (1952 et 1963)[149], aux États-Unis (1953)[150], en France et en Allemagne de l'Ouest (1956)[151], en Suisse (1958)[152], en Éthiopie et en Italie (1959)[153] et même en Inde et en Thaïlande (1963)[154]. Dans ces conditions, les forces helléniques et alliées n'ont d'autre choix que de se retirer plus au sud. En un peu plus de dix ans, vingt-trois gouvernements, une dictature et treize coups d'État se succèdent. Le prince Paul voit le jour dans le palais de Tatoï[3] un mois après la mise en place en Grèce de la Dictature des colonels, le 20 mai 1967[4]. À la fin de la guerre, la Grèce connaît des divisions politiques qui entraînent une terrible confrontation entre les … Or, le diadoque Georges est jugé tout aussi germanophile que son père parce qu'il a lui aussi été formé en Allemagne. La consultation populaire se déroule dans des conditions plus que contestables : le vote n'est pas secret et la participation est obligatoire. P… Passionné par la navigation et par la politique, le prince cherche à se positionner en commentateur de la vie politique grecque. Ces mêmes journaux présentent par ailleurs la souveraine comme une femme aux idées d'extrême droite qui gouverne la Grèce d'une main de fer[186]. Cependant, la nationalité de Frederika et ses liens de parenté avec le Kaiser Guillaume II rappellent surtout aux Hellènes et aux gouvernements alliés la période de la Première Guerre mondiale. Devant les succès hitlériens, l'Italie fasciste entre à son tour dans le conflit, le 10 juin 1940. (Photo by Keystone Quoi qu'il en soit, la supposée homosexualité de Paul continue à refaire périodiquement surface dans les médias, comme cela a été le cas après que sa fille, la reine Sophie d'Espagne, a tenu des propos jugés homophobes devant l'une de ses biographes, Pilar Urbano, en 2008[59]. Le 12 mai 1948, le Royaume-Uni annonce son intention de proposer une réforme constitutionnelle à sa colonie chypriote, qui vit sous un régime d'exception depuis les révoltes de 1931 en faveur de l'énosis[156]. Il continue à faire usage de ces titres pour signifier qu'il reste l'héritier du trône depuis l'abolition de la monarchie. Cependant, la princesse Frederika s'oppose également à ce projet par crainte de mécontenter Hitler et d'attirer ainsi les foudres des nazis sur ses parents. Il établit alors sa résidence chez Hélène, qui a racheté la villa Bobolina après son divorce d'avec Carol II de Roumanie et la mort de Sophie[65].